top of page

You Kai

Court-métrage de fiction (hybride)

Co-écriture et réalisation
2023 - 13:57

Paul Thiltges Distribution

https://www.ptd.lu/production/youkai

Filmfund Luxembourg

YOU KAI (de UK) est né en 2018 à mon retour de la « jungle » de Grande-Synthe dans le Nord de la France. Là où se réunissent depuis des années et tout au long de l’année, entre deux bras d’autoroute, dans un bosquet, des centaines et parfois plus de mille exilé(e)s, des adultes et des enfants, tous rêvant de passer en Angleterre. Ils y survivent sans nourriture, sans eau potable, sans abris (à part quelques tentes régulièrement détruites par les autorités), sans mesures d’accueil dignes. 

L’enfer sur terre – au beau milieu de l’Union européenne. Au vu et su de tous, mais ignorés, chassés, hais. Si le camp est plongé dans une sorte de torpeur en journée, c’est bien parce que la nuit appartient aux passeurs. C’est donc la nuit que le camp prend réellement vie et que les exilés, désespérés face à la fermeture de la frontière dépouvus de voies d’accès légales vers l’Angleterre, tentent de trouver des accords avec les passeurs. Ces « deals » se monnaient rarement en argent, dans la mesure où les exilés, après une très longue route migratoire (des mois, voire des années), n’ont généralement plus de ressources financières une fois arrivés dans le Nord de la France. Reste la traite et le trafic humain… C’est la nuit qu’ils embarquent dans des camions ou dans des pneumatiques, au risque de leur vie.

 

 

« La fiction est le mensonge par lequel nous disons la vérité. » Albert Camus.

Or, de ce business des passeurs et la traite humaine qui est une des conséquences, les médias n’en parlent quasiment jamais. Comme si c’était une réalité trop noire, trop sale pour nous. Comme si cela n’existait pas. C’est le point de départ de l’écriture de You Kai : faire exister cette réalité au moyen d’une fiction. Faire exister l’indifférence, la haine, les dangers auxquels sont exposés tous les migrants, mais surtout les jeunes exilés voyageant seuls. 

 

Pour raconter cette réalité noire et infiniment triste, j’ai choisi  - en contrepoids - un langage visuel aussi doux et poétique que possible. Une narration visuelle axé sur et proche d’une très jeune fille : Hana. 

 

Ainsi, d’’un point de vue formel, You Kai est un court-métrage de fiction hybride qui allie 

 

• des séquences classiques de fiction live-action 

 

• des séquences hybrides composées d’éléments filmés en live-action (dont Hana, le personnage principal) insérés dans un décor animé de type « collage » composé d’éléments peints et/ou photographiés.

 

L’hybridation découle bien sûr de l’histoire. Le traitement visuel et stylistique est au service de l’histoire: un conte noir onirique qui, s’il est basé sur des faits réels ne peut être traduit au moyen d’une approche de fiction classique parce qu’il s’agit de traduire l’imaginaire et l’intériorité de la jeune Hana, le personnage principal qui, face à l’hostilité et les dangers auxquels elle est exposée, n’a que d’autre choix que de glisser dans un monde imaginaire. 

 

Nous avons souhaité donner un forte patte artisanale et poétique aux décors animés à base de collages afin de traduire l’espace mental de la jeune fille.

 

Bon nombre d’éléments peints de ces scènes hybrides sont signées par l’artiste Jean-Marie Biwer.

 

• un hors champ sonore puissant permettant une double narration 

 

You Kai poursuit en effet son ambition narrative au niveau du son, dans la relation de l’image au son. Ce que l’on entend est souvent non visible à l’image et inversement. 

Le hors-cadre sonore, très présent, permet une double lecture. 

La bande-son, extrêmement ambitieuse, a un rôle-clé dans l’histoire. En grande partie, c’est elle qui déploie la violence dont est victime Hana. C’est la bande son qui va faire exister la forêt, la jungle, les passeurs, la mer, la tempête, le racisme et l’indifférence. 

 

L’utilisation du son ne se limite pas à soutenir l’image. Dans You Kai, la bande-son 

devient, à côté de l’image,  un véhicule de narration indépendant qui ajoute une strate de sens et d’émotion. You Kai célèbre l’immense potentiel du son en tant que moyen narratif.

Encore une fois, ce choix créatif n’est pas gratuit. En effet, le son a une place prépondérante dans You Kai parce que le regard (sur les exilés) est absent : la mère de famille ne veut rien savoir des exilés, symboliquement elle ferme le rideau du camping car installant une frontière très nette entre « elle - nous » et « eux ». De même l’ours en peluche de Hana perd son œil au cours du récit (il comme elle ne peut tenir face à la pression de la jungle) pour finalement avoir l’oeil arraché à la fin du film. 

Cet ours en peluche que Hana retourne face à terre pour qu’il ne voit pas ce que les passeurs vont lui faire. Ces passeurs qu’on ne voit pas vraiment (seulement leurs yeux) car en réalité ils sont invisibles (pour nous) dans les camps aux frontières. 

 

Un conte dystopique

You Kai est dystopique, à l’image de la réalité . Pour You Kai, nous n’avons rien inventé - ni l’indifférence des pays d’accueils, ni la haine envers les exilés, ni les noyades, ni le trafic d’êtres humains, ni la situation souvent sans issue pour les mineurs, ni les conditions du camp, ni les discours de haine, ni le refoulement, ni la fermeture des frontières. Rien. 

 

Un film sur NOUS.

You Kai est un film sur une jeune mineure. Mais You Kai est aussi et peut-être même surtout un film sur NOUS, un film sur notre refus de voir les migrants, sur notre indifférence, notre incapacité à accueillir les exilés dans la dignité. 

 

Avec Emmanuelle India Wolfcarius

Scénario: Frédérique Buck et Gintare Parulyte

DOP: Carlo Thiel

Son: Gabriel Ohresser

Production design: Christina Schaffer

Costume design: Magdalena Labuz

Editing: Felix Sorger

Postproduction: Michel Dimmer

Musique: Kyan Bayani

Production: Paul Thiltges et Adrien Chef

Support financier: Filmfund Luxembourg

63fe02f9aa8ae467fc9caebe_youkai_1.jpeg

Aftermath, Afterpath

2021- 08:15

Court-métrage documentaire expérimental

Ecriture et réalisation en duo avec l'artiste Gintare Parulyte

Aftermath, Afterpath.” is an experimental short film about you, us, and every woman you love. It shows a young girl jump on a trampoline in a playground as a young, free and innocent human being she is today, whilst various women of different ages and nationalities share their stories of abuse and body-shaming, thereby exposing a potential prophecy of what might await the protagonist, if we continue to live by the aftermath of toxic masculinity, patriarchy, and misogyny, that affects the daily lives -both private and public- of the majority of women in the world today.

Lauréat de la 10e édition du Lëtzebuerger Filmpraïs dans la catégorie "Prix de la meilleure série ou production transmedia: "Filmreaktor Quickies"
 

La nuit, je rêve

Documentaire

Ecriture, réalisation

2019 - 16’52’’

AT NIGHT_DEF Laurels.jpg

Entièrement tourné dans l’ascenseur d’une maison de retraite, "La nuit, je rêve" est un court-métrage documentaire sur l’âge, la perte de mémoire, l’amour, l’impossible deuil et l’amour de la vie... en fin de vie. 

 

L'ascenseur opère comme une bulle d'intimité, un espace-temps magique, poétique et surprenant. Ce film que j'ai voulu tout simple est tricoté de belles personnes, de regards, de silences, de confidences, d’anecdotes, de gestes de tendresse, d’éclats de rire, de profond désespoir, d’offrandes, de nostalgie, de joie de vivre furieuse.

 

"La Nuit, je rêve" effleure le quotidien des pensionnaires, leur relation avec le personnel soignant, leur relation à la vie et finalement aussi notre relation à l'âge et aux personnes âgées si souvent exclues et mises à l'écart de nos vies. L’ascenseur m’a intéressé comme lieu d’échange dans la mesure où il est un dispositif central dans une maison de retraite puisque sans ascenseur, les personnes restent confinées dans leur chambre. L’ascenseur avec ses montées et descentes très brèves -environ 60 secondes- m’a permis d’aller à l’essentiel, dans mes échanges avec les pensionnaires. 

Sélections officielles et prix:

Oslo Short Film Festival 2020, Norvège

 

Wales International Documentary Film Festival 2020 

 

DISFF - Diversions International Short Film Festival, Croatie 2020

 

Still Voices Film Festival 2020, Irlande – non-fiction category 

 

NÒT Film Festival 2020, Italie

 

Crested Butte Film Festival 2020, Colorado, USA

 

Anatolian Short Film Festival 2020, Turquie

 

E&U European Short Film Festival 2020, Francfort Allemagne

 

OFF CINEMA – International Documentary Film Festival 2020, Pologne

 

Los Angeles Lift-Off Film Festival 2020, USA

 

Indian International Short Film Festival 2020

 

Oregon Documentary Film Festival 2021

 

Ethnografilm 2021, Paris

Roma Cinémadoc 2021

Boden International Film Festival 2021, Sweden 

Prix du meilleur documentaire – Vision Film Festival 2020, Kemerovo, Sibérie, Russie

Affiche Miriam Rosner

Grand H 
Documentaire

Production, écriture et réalisation

2018, 62’
GrandH_POSTER_20190919_A4_preview.jpg

Carte blanche du Filmfund LuxembourgGrand H révèle le rôle et l’importance de la société civile dans les questions migratoires. 

Trois ans après ce que l’on appelle communément « la crise migratoire » de 2015, Grand H (pour Grande Humanité) aborde le conflit entre la politique migratoire et l’Humanité comme une interrogation. Grand H est un documentaire polyphonique sur l’engagement et la prise de responsabilité citoyennes, sur la société civile dans les questions migratoires - son rôle, son importance. A travers les témoignages-croisés des 15 intervenants – un demandeur d’asile, des citoyennes, des responsables d’ONG’s, des professionnels tels qu’une enseignante en classe d’accueil, un avocat en droit d’asile, un psychiatre, une journaliste ainsi que le Ministre des Affaires Étrangères luxembourgeois se dégage le thème sous-jacent de Grand H : la déshumanisation des systèmes d’asile européens.

Avec la participation de Cassie Adelaïde, Jean Asselborn, Laurence Bervard, Marianne Donven, Dolfie Fischbach, Dr. Abdu Gnaba, Salam Jabbar, Dr. Paul Hentgen, Karolina Markiewicz, Martine Neyen, Deedee Ostrowska-Abdulhusein, Michel Reckinger, Claudie Reyland, Li Schiltz et Frank Wies.

Sélections et prix :

Mention spéciale - Amnesty Medienpraïs 2018, Luxembourg

Special Jury Award - Courage Film Festival 2018, Berlin

Mention spéciale du Jury - Festival du Film de Bruxelles 2019

Sélection officielle au GMFF - Global Migration Film Festival (Organisation des Nations Unies-ONU) 2019

Invitation au Festival du Film Européen de Trinité et Tobago par la Délégation de l’Union européenne en 2019

​Presse, liste non exhaustive:

Quotidien, Réfugiés : «Grand H» donne la parole à ceux qui s’engagent

WOXX, "Frédérique Buck, Tac au tac 

Paperjam, Carte blanche 19/10/2018 "Grand H, un déclencheur de réflexion"

Paperjam, 6/12/2018, «Grand H» primé au Amnesty Medienpräis

 

bottom of page